C’est par une belle après-midi d’hiver ensoleillée que j’ai amené le petit Luci 3 au terrain du club (ADAL).
Rapidement tous les copains ont aperçu le planeur aux couleurs flashies laissant apparaître sa structure. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ne laisse pas indifférent ! Les questions fusent, « c’est un kit ? », « qui c’est qui fait ça ? », « tu as mis longtemps pour le construire ? » et le fameux « combien ça coûte… ? »
Pour résumer, je leur ai expliqué qu’il s’agissait d’une boîte de construction de chez Silence Model disponible en VPC pour seulement 38 euros.
Dans la foulée j’ai attaqué le montage pour effectuer les premiers vols, rien de plus facile: 2 vis nylon et le tour est joué ! Sans oublier de brancher l’accu de réception bien sûr… Tout est prêt, c’est le moment tant attendu de voir le modèle que l’on a construit de passer de l’état statique à son élément de prédilection.
Les premiers lancers main
Un rapide contrôle du centrage (position la plus en avant donnée par le plan), du sens des gouvernes et de la fixation de l’aile, puis on se dirige vers une zone dégagée du terrain où les herbes sont les hautes.
Mon collègue qui est chargé de lancer le Luci 3 le trouve « lourd ». C’est vrai que la quantité de plomb que j’ai dû ajouter pour obtenir le centrage préconisé est assez impressionnante: 180gr !!
Quelques pas d’élan et le petit planeur est propulsé à plat mais décroche vite et tombe rapidement sur une aile. Ce premier lancer est assez décevant…
Le lancer suivant n’est pas mieux, le planeur est trop lourd et ne plane pas mieux que si on lançait un Polyclub.
En réfléchissant un peu nous décidons d’alléger le nez et donc de reculer le centrage. Et on n’y va pas de main morte : 80gr de plomb sont retirés !! Le centrage se retrouve à sa limite arrière. Nouveaux tests, et ça va déjà mieux, le plané est un peu meilleur et je parviens à le maintenir un peu plus longtemps en l’air. Cependant rien de transcendant…
C’est alors que Henri, notre spécialiste local des réglages de planeur, suggère de modifier le calage de l’aile. Sans sourciller, et surtout pour ne pas le contrarier, on le laisse procéder à la modification. Une cale de 2mm est placée sous le bord de fuite et de nouveaux lancers sont effectués. Et là, miracle ! Le planeur devient contrôlable, je peux même amorcer un virage et le ramener à mes pieds.
Tous ces tests à la plaine ne sont quand même pas convaincant dans l’ensemble. Je n’ai qu’une hâte: aller tester le Luci 3 à la pente !
Le LUCI 3 En vol de pente, ce n’est plus le même !
Il m’aura fallu attendre plusieurs semaines pour enfin pouvoir amener Luci 3 sur notre petite pente locale. Les conditions météo sont bonnes, le vent bien axé n’est ni trop fort, ni trop faible. Malgré les 4 modèles que j’avais dans le coffre de la voiture ce jour-là c’est celui-la que je sors en premier. Depuis les premiers tests à la plaine je n’ai pas changé sa configuration (centrage très arrière, 80gr de plomb en moins, calage d’aile modifié en négatif).
Sans plus attendre, la bestiole est jetée face au vent et tout de suite se retrouve plusieurs mètres au dessus de la crête avec peu de corrections aux manches. Et Bien oui, c’est un 2 axes avec un double dièdre, donc c’est stable !
J’engage quelques virages face au vent toujours, sans perte d’altitude le Luci 3 se dandine d’une aile à l’autre, un comportement probablement du au centrage très arrière. La « voltige » de base est tentée, mais la boucle se traduit par une espèce de chandelle avec une abattée en haut de la figure, beurk !! Le renversement est pas mal, la dérive est très efficace.
De retour au sol, avec les collègues présents, nous décidons de remettre le plomb qui a été enlevé la dernière fois afin de retrouver un centrage plus conventionnel. Et on y retourne !!
Là, ce n’est tout simplement plus le même planeur !
Avec le poids il avance plus facilement dans le vent, la trajectoire est plus nette tout en restant facile à piloter. On peut s’amuser à lui faire prendre beaucoup de vitesse (tout est relatif bien sûr…) et du coup en tirant doucement à la profondeur la boucle est bien ronde, mais elle peut également passer sur un rayon très court. Le tonneau passe également très bien malgré l’absence d’ailerons, il faut tout de même bien pousser durant la phase dos.
L’atterrissage est une formalité. On fait passer le modèle derrière la crête pour aller le poser dans les petits arbustes très présents sur notre pente et qui amortissent bien le retour au sol.
Conclusion:
Silence Model nous livre ici un petit planeur avec une bonne bouille, idéal pour une première construction bois et à petit prix.
De toute évidence c’est en vol de pente qu’il dévoile tous ses atouts. Les débutants se régaleront aux manches du Luci 3 dans cette discipline qui permet de passer des heures en l’air sans avoir à changer d’accu.
Une fois les bases de la construction, ainsi que la technique de pilotage à la pente acquises, le débutant pourra passer à un modèle un peu plus évolué comme par exemple le Valentino ou encore la Tito.
Patrice.