Fraîchement diplômé du Brevet B cet été, et après 3 ou 4 jours de recherche, j’ai trouvé à 200km de chez moi un concours F3A ouvert à tous les niveaux. Ce concours a lieu dans un peu moins de 3 semaines…
La description de l’évènement laisse penser que c’est très amical, sans pression, on sent bien que ce n’est pas le championnat de France.
Le club organisateur est l’AMS de Signes (circuit du Castellet), club que je connais bien puisque j’y suis déjà allé pour participer à une rencontre calquée sur nos ‘Jeux Electr’Olympiques‘. J’ai quelques potes là-bas, peut-être seront-ils présents pour ce concours de voltige…
Ni une, ni deux, je leur fais savoir que je participe à ce concours, hélas aucun d’eux n’y participent. Eux même compétiteurs dans d’autres catégories, ils m’encouragent pour mes futurs premiers pas en compétition et je peux vous dire que c’est sacrément motivant !!
Pierrick qui habite à une trentaine de kilomètres du terrain me propose de m’héberger la veille du concours pour que j’ai moins de route à faire le jour J. Je lui en suis encore reconnaissant ! Grâce à lui j’ai évité de me lever à 5h du matin pour 2h de route et être sûr d’arriver à 8h sur place !
Nous avons passé une petite soirée la veille à ne parler que d’aéro, de concours (Pierrick est vice-champion de France Espoir en VGM), de tout et de rien, mais toujours en gardant un œil sur la météo du lendemain… Car LA grosse inquiétude c’est le vent. Certains sites annoncent 60km/h pendant que d’autres donnent 5km/h !! On dirait que c’est plus qu’incertain ! Et bien on verra demain sur place !!
Nous voilà le jour J du concours !
Sans me presser j’ai pris la route pour rejoindre les environs du Circuit Paul Ricard. Beaucoup de motards et de gendarmes sur la route, en effet le même jour se déroule le Bol d’Or, la célèbre course d’endurance motos. Beaucoup de monde est attendu ce dimanche !!
Le fait de choisir un concours à un endroit que je connais déjà m’a évité de galérer à chercher comment m’y rendre, ça m’évite un petit stress supplémentaire. Et oui, petit stress quand même…
Il est 8h, j’arrive sur le parking, une quinzaine de voitures et plein de monde qui fourmille autour. Je me rends à pied au terrain afin de voir si je trouve des visage que je connaisse, hélas non. Immédiatement un membre de l’AMS viens à ma rencontre me saluer et j’en profite pour lui demander comment ça se passe: une de ses premières réponse est de me dire que le café et les croissants sont là…! Cool ! On est tout de suite dans l’ambiance..
Et après le dialogue entre pilotes s’instaure très vite et je fais connaissance avec quelques pilotes qui font partie de ma catégorie « Promotion ». Ils ne sont pas tout jeune, entre 50 et 70 ans environ, mais nous avons bien rigolé ensemble tout le long de la matinée ! De vrais déconneurs les papys, tout en préparant nos modèles on n’avons pas arrêté de nous chambrer comme si nous nous connaissions depuis des lustres. C’est comme cela que j’ai appris que ce n’était pas leur premier concours, et qu’aucun n’était titulaire du Brevet B ayant échoué à l’épreuve quelques mois plus tôt..
Un petit passage à la régie pour payer les frais d’inscription (10€, repas de midi compris!), présenter la licence FFAM et voilà que Eric, l’organisateur principal, convoque tous les pilotes pour un rapide débriefing et soulève 2 gros problèmes pour le déroulement des vols: le soleil et le vent.
En effet, le vent est très soutenu ( la « biroute » reste allongée à l’horizontale!) et le soleil se trouve pile en face de la zone de vols !! Dans notre petit groupe que nous avons formé pour la catégorie Promotion, nous sommes 4 à être d’accord pour ne pas voler dans ces conditions pour le moment. On préfère être venus pour rien plutôt que de casser un avion. Nos machines font moins de 3kg, ce ne serait pas raisonnable…
C’est donc en spectateur que j’assiste aux premiers vols qui débutent directement par la catégorie « Internationale » qui eux ont des avions de 2 mètres d’envergure et ne craignent pas trop le vent.
Dès le premier décollage c’est la « claque » !!
Je suis impressionné par la vitesse mais surtout par l’altitude à laquelle se dessinent les courbes impeccables de ces Formule 1 de la voltige !!! Les machines de 2 mètres ne sont plus que des petits points dans le ciel, l’altitude des 150m réglementaires en vol loisir et largement dépassée ici !
Le programme « connu » en Inter c’est autre chose que le brevet B… Ces pilotes sont doués d’une dextérité impressionnante aux manches. Certes c’est pas du 3D avec les pouces qui s’agitent dans tous les sens, mais c’est la précision des figures et le rythme régulier qui étonnent. Le bruit des moteurs thermique est inaudible aussi (car des points sont attribué au bruit !!). je me dis que même si je ne vole pas à cause de la météo, je ne regrette pas d’être là.
Alors que les champions Internationaux font le spectacle, il semble que le vent se calme !! D’un commun accord avec mes papys, on décide de finalement se lancer malgré des conditions loin d’être parfaites ! Notre tour de vol est prévu depuis le début juste après les Inter, on a donc quelques minutes pour se préparer. On s’entraide pour savoir qui coache qui (oui, oui, on se coache mutuellement entre concurrents !), on essaye de trouver un moyen pour se protéger du soleil qui nous aveugle, on démarre les moteurs, etc… Bref, tout commence à aller très vite, et c’est à ce moment que je rappelle que c’est moi le premier à passer sur la feuille de vol…
Le dernier concurrent Inter vient de se poser… La pression monte d’un cran, mais surtout le vent se remet à souffler fort !!
Patrice.
A suivre…..